Cliquez ici pour afficher la liste des articles du blog

Liste des articles du blog

mercredi 14 mars 2018

Metropolis (1927) - Métro c'est beaucoup trop

Initialement écrit le 26/04/2013


J'ai vu le fameux Metropolis (1927) de Fritz Lang. Je l'avais jamais vu (je crois qu'ils l'ont jamais passé à la télé entre le moment où j'ai eu une télé (20 ans) et le moment où je l'ai laissé tomber pour l'ordinateur).
Mais ça tombe bien, en 2010 ils ont récupéré quasiment toutes les scènes qui étaient perdues et introuvables depuis 80 ans, grâce à une bobine retrouvée en 2008 dans un musée du cinéma à Buenos Aires (un film allemand qu'on retrouve en Argentine, tiens tiens... coïncidence ? je-ne-pense-pas 😃).
Et quand on voit les nouvelles scènes (on peut les distinguer car les bandes de Bueno aires sont en piteux état et en 16 mm - z'auraient pu recentrer l'image digitalement d'ailleurs), on se demande comment jusque là les gens arrivaient à comprendre l'intrigue comme il faut au vu de ce qu'il manquait.

Le film, malgré ses défauts, est vraiment dantesque et grandiloquent. La musique (dans la version restaurée c'est la piste orchestrale originale rejouée) est vraiment mais alors vraiment avant-gardiste.
D'ailleurs si vous écoutez un certain petit passage vers 1h04 (quand le héros déambule parmi les moines), et que vous le comparez avec la piste "Orphans of Doom/The Awakening" de l'OST de Conan the Barbarian : zomg c'est la même mélodie, il s'est pas gratté le Poledouris. 👾

Les effets spéciaux... bien sûr il faut se remettre dans le contexte, et c'est là justement que c'est bluffant, comment ils ont pu faire ça en 1927 lulz ? À l'époque même les techniques pour filmer un grand écran de fond devant les acteurs étaient pas du tout au point... Là on a des plans sur la ville futuriste avec des passerelles aériennes et des vaisseaux qui volent (bon, peut-être que chaque véhicule est une maquette suspendue par des fils, wait y'a des centaines de véhicules qui bougent au sol), des gens qui passent dans ce même genre de décor aussi...
En fait Eugen Schüfftan, responsable des effets spéciaux, utilisait des miroirs  :

Dès le début, le plan avec les ouvriers dans l'ascenseur et la cité ouvrière qui défile sous nos yeux avec la perspective et tout, ça calme tout de suite. Vous avez déjà vu les autres films sortis aux alentours de 27 ? Rien à voir...
Au niveau de l'esthétique, on voit toute l'influence que ça a eu sur quasiment toutes les productions SF qui ont suivi (Blade runner...). J'aime bien aussi les appartements avec les stries courbées sur les coins, ça fait très Chrysler building.

Pour l'intrigue, au début c'est très inspiré et inspirant, on a vraiment l'impression qu'on va avoir affaire à une intrigue gargantuesque, avec Freder qui fera un peu son Neo avant l'heure. Par ailleurs, ce personnage ça aurait peut-être été mieux si ça avait été un gamin de 15 ans 🙈, là c'est un peu caricatural : s'il a entre 20 et 30 ans sa naïveté et son ignorance dépassent quand même tout entendement.
Enfin à part ça le début laisse annoncer quelque chose d'énorme. Puis je trouve que ça s'essouffle un peu à un certain moment. Quelques passages que j'ai trouvé un peu incohérents, à la suite... je me souviens du savant nommé Rotwang qui me semblait être celui qui parle et qui appelle l'autre 'Rotwang', la tombe de Hel faisant 8 mètres de haut et plus tard un véritable labyrinthe dans la pauvre baraque du savant qui est censé faire 20 m²... le sbire méchant du grand patron qui essaie de soudoyer Josaphat, j'ai pas trop compris, au début je pensais que c'était Josaphat qui essayait de soudoyer l'autre sur l'intertitre. L'intrigue part sur des trucs un peu wtf (enfin tant mieux pour le côté inattendu dans un sens), la scène du kidnapping de Maria s'éternise de manière ridicule...

Mais bon, on a quand même un final grandiose (la scène en haut de la cathédrale a très clairement inspiré la fin du Batman de Burton d'ailleurs), des scènes épiques, des sonorités de la Marseillaise dans la piste musicale pour renvoyer à l'idée de révolution lulz...
Le jeu des acteurs est pas trop mal quand on sait qu'ils sont pas du tout acteurs à la base (en tout cas ni les milliers de figurants ni même l'actrice qui joue Maria), le sur-jeu c'est dû à l'époque et au cinéma muet, où la performance s'apparentait beaucoup à du mime donc bon, il faut le garder à l'esprit. Mais même en connaissance de cause, les mimiques de la fausse Maria-robot sont quand même un peu too much. On t'a reconnu Joséphine Baker. Enfin au moins c'est marrant.

La fin et sa morale sont clairement fascistes lol : http://fr.wikipedia.org/wiki/Collaboration_de_classes
Mais c'est un film que vous pourriez gagner à voir, ne serait-ce que pour étoffer votre culture SF. 👺

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire