Cliquez ici pour afficher la liste des articles du blog

Liste des articles du blog

lundi 2 avril 2018

El Chuncho - Quién Sabe (1966)

Initialement écrit le 17/03/2014


El Chuncho, alias "Quién sabe" en VO (1966) : ah j'adore ce film... Vers les années 2000 j'étais tombé sur la deuxième moitié sur Arte, et c'est depuis lors que j'attendais de le revoir. Avec le net maintenant je peux, bon j'y ai mis le temps mais voilà.

Il s'agit d'un western italien, mais pas exactement spaghetti parce qu'il a initié le genre appelé western "Zapata". J'en ai pas vu d'autres de ce genre mais apparemment, les successeurs seraient trop axés sur l’héroïsme du révolutionnaire mexicain machin et donc pas subtil pour un sou, et en plus l'absence de Gian Maria Volonte ne ferait que me donner envie de revoir celui-ci. 👺


Car oui, la première chose qui m'a intrigué dans ce film à l'époque où j'étais tombé dessus, c'est clairement Gian Maria Volonte, sa "gueule", ses mimiques, son jeu d'acteur (très bon), ses yeux acier/verdâtre qui font ressortir le regard, c'est un acteur qui a une putain de présence et si on l'aime bien, on est gâté avec ce film. 😃

Sans jouer les pédants, je dirai que le film est plus subtil qu'il n'y parait. Le réalisateur et les principaux acteurs de ce film sont des personnalités qui étaient clairement marqués à gauche en pleine période des années de plomb italiennes, et pourtant le réalisateur, qui connaissait que trop bien les dérives des radicaux les plus extrémistes, en montre leur monstruosité comme il montre celle de l'opposé extrême (à travers le personnage d'El Niño).

Il y a une relation étrange entre les deux protagonistes, Gian Maria Volonte et Lou Castel, à la carrière apparemment euh... intrigante (je connais rien d'autre de lui en fait perso). Ce sont des personnages diamétralement opposés, mais toute leur relation va tourner autour de leur seul point commun :

El Chuncho (Gian Maria Volonte) est un pseudo-révolutionnaire qui a grandi entouré de pauvres et qui aime profiter des bonnes choses de la life, et dans ce film il est surtout (devenu) un bandit qui revend des armes à la révolution et fait donc ça pour l'argent, mais aussi pour la révolution un peu, au fond de son coeur vite fait quoi.
Il rencontre le personnage qu'il appellera El Niño (Lou Castel), américain froid, sans aucune compassion, propre sur lui, qui semble être son extrême opposé, mais leur rapport à l'argent est ce qui les lie.
El Chuncho est intrigué par le jeune américain qui agit sans coeur et sans aucune sorte de compassion. Peut-être aimerait-il devenir comme lui, pouvoir aller jusqu'au bout de son truc au lieu de rester constamment en équilibre fragile entre l'appât de l'argent et les idéaux révolutionnaires plus ou moins ancrés en lui...
Du coup, El Chuncho le laisse entrer dans le groupe et ils commencent à entretenir une amitié étrange et malsaine.

On retrouve également Klaus Kinski en moine-révolutionnaire timbré, de très bonnes musiques ("supervisées" par Ennio Morricone), un déroulement de l'histoire un peu farfelu mais qui a au moins le mérite d'être un peu plus inattendu que ceux des productions classiques hollywoodiennes, et des thèmes intéressants sur l'engagement sans être présentés de manière trop unilatérale.
Peut-être un de mes films préférés donc, même si les histoires de machins préférés je trouve ça un peu con généralement, vu qu'on peut pas vraiment hiérarchiser des styles de films différents etc. 👾


Bref, laissons tomber les excuses pourries, ce film rox du boudin because putain de charisme de Gian Maria Volonte. =>[]

La VF est à proscrire car censurée et doublée à la wanagaine (limite Ken le survivant), et l'anglaise encore plus à proscrire parce qu'encore plus censurée (encore moins de minutes à l'écran et surtout, toutes les mentions aux rebelles ou à la révolution ont été balayées, pour les raisons politiques de l'époque qu'on connait). VO italienne requise donc sinon je vous pète la gueule.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire