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mardi 27 février 2018

Metal Gear Solid 3: Snake Eater (2004)

Initialement écrit le 08/11/2012


Suite aux conseils d'Alter sur un livestream, j'ai visionné un walkthrough complet (+ tous les vidéos de secrets et autres easter-eggs pour rien rater) de Metal Gear Solid 3, walkthrough par cubex55 dont les vidéos me conviennent (pas de commentaires, pas de zappage de cinématiques) mais qui joue un peu comme une triple-buse avec les réflexes d'un veau trisomique shooté au LSD, mais bref.

Disons que mon appréciation s'est améliorée en approchant de la fin, contrairement à MGS2 (auquel j'avais vraiment joué) où c'était carrément l'inverse car j'étais de plus en plus dépité en approchant de la fin (et c'est pas parce que j'arrivais pas à comprendre l'histoire, non non non).
Ce qu'il y a avec Kojima, c'est que souvent il y a une atmosphère assez bizarre, parce qu'on a l'impression que les personnages et les actions collent pas avec le reste, que ça arrive comme un cheveu sur la soupe, que c'est pas à sa place, que ça a rien à foutre ici. Mais bon, en même temps, après un temps d'adaptation on se dit que finalement ce côté bizarre c'est ce qui donne un charme au style de Kojima, dans un sens... (faut être tolérant aussi) Vous voyez ce que je veux dire ?
C'est pas facile à exprimer, il n'y a pas que les actions à la Matrix over-abusées... Par exemple, expliquez-moi le nombre de chance qu'il y a pour que dans la réalité, le "maître" de Big boss/Naked Snake puisse être une femme ne paraissant pas tellement vieille et accessoirement pas encore trop mal roulée, et qui serait THE légende de la deuxième guerre mondiale niveau combat etc, dans le contexte de l'époque.
Bonjour, je suis un des soldats les plus illustres de la seconde guerre mondiale, et j’ai un fils adoptif qui a 30 ans.
Qu’est-ce qu’il y a ? Je suis sûr que si je posais pour une photo avec De Gaulle, ça choquerait pas du tout.

Pareil, un renoi de visiblement moins de 30 piges avec une manière de s'exprimer à en faire pâlir Chuck D, et qui serait à la tête de la division des équipements technologiques d’un service lié à la CIA ? En 1964 aux États-Unis ? Par rapport au contexte de l'époque, c'est surréaliste.
C'est capillotracté et on sent bien que c'est japonais, mais ce n'est que le début. L'introduction de l'équipe des Cobras est largement too much xD, sachant qu'avant cela je n'ai vu aucun message comme quoi ils seraient une équipe regroupant la poignée de très rares gens dans le monde dotés de pouvoirs surnaturels (ce qui aurait préparé un peu le terrain)... là d'un seul coup on a une grosse scène où ils débarquent tous ensemble sans préavis et font leurs trucs magiques dans tous les sens en tapant le style, en faisant des poses, et en balançant des éclairs partout. Bref on dirait les X-Men quoi.
Pour une fiction qui se déroule dans un univers voulu réaliste, j'ai vu plus subtil comme entrée en matière.

Mais c'est pas le côté surnaturel qui me dérange (même si dans MGS1 c'était quand même moins prononcé, il n'y avait que Psycho Mantis, qui est minutieusement présenté dans le contexte des recherches historiques sur la télékinésie avant de l'affronter, et éventuellement Raven qui trouve la mort de manière étrange où un semblant de magie amérindienne est subtilement suggéré), donc je disais, c'est pas le côté surnaturel qui dérange, mais plutôt le côté surréaliste (c'est pas la même chose, attention) : qu'est-ce que ça vient foutre là, pourquoi ce perso fait tous ces gestes inutiles, etc..

Et en disant ça, je ne pense pas seulement à Ocelot qui jongle avec ses colts pendant 10 minutes à peu près 30 fois dans le jeu. D'ailleurs ça c'est typiquement un exemple de truc lourd, où ils savent pas s'arrêter à temps. C'est comme les scènes hot, enfin c'est pas vraiment hot (genre films de James Bond comme ils voulaient sûrement faire), c'est plutôt orienté pervers otaku. Mon dieu, mais stop... ta greluche je veux bien que tu la fasses rouler du cul et faire du gringue au héros pendant 10 secondes lors d'une séquence, mais après c'est largement suffisant. J'sais bien qu'ils visent un public de crevards et que Kojima veut jouer là-dessus, mais ça va tellement loin et c'est tellement répété que ça devient super lourd... (en plus elle a une sale tête)

Et des incohérences genre… c’est ce gars appelé Granin qui serait à l’origine, en 1964, de la conception et du design de Metal Gear Rex ? Alors, qu’en est-il d’Hal Emmerich/Otacon dans MGS1 qui expliquait pendant trois plombes qu’il avait conçu Metal Gear Rex de cette manière à cause de son affection irraisonnée pour les japanimations et les robots japonais ? wtf ?
Bonjour, j’ai inventé un tank avec deux pieds, même qu’il peut mettre les deux dans le plat en même temps
pour créer des plot-holes inter-dimensionnels.

Pour les qualités, le scénar a ses petits twists / soubresauts réussis à la fin (il faut dire que je les attendais un peu), menés de manière assez émouvante concernant le secret de The Boss (évidemment c’est pas vraiment le côté patriotique qui m’a interpelé moi perso lulz, mais plutôt le côté injustice). Les twists sont simples et efficaces à la fois, ce qui change des secrets et évènements aberrants et capillotractés à la fin de MGS2. Kojima a dû tenir compte des commentaires où on lui en foutait plein la tronche là-dessus.
Bon, au début, avec The Boss qui t'explique pendant 10 minutes qu'il arrive parfois que nos meilleurs amis se retrouvent dans le camp opposé et qu'il faudra les combattre mais que c'est la vie 'faut faire avec, difficile de ne pas prévoir son changement de camp présenté 20 minutes plus tard aussi subtilement imprévisible qu'un éléphant bourré dans un magasin de porcelaine qui casse de la vaisselle, mais bon.

Il y a un bon humour dans les easter-eggs et autres dialogues cachés, d’ailleurs une fois qu’on connait le jeu il faut voir les "bloopers" qu’on trouve dans l’édition Subsistence, c’est dreaûle tsé.
Big boss est quand même sacrément plus charismatique ici que Snake dans MGS2, qui dans sa combinaison moulante ressemblait vraiment à que dalle. Et je dis pas ça pour l’eyepatch qui est visiblement à la mode aujourd’hui pour s’auto-persuader qu’on tient un personnage profond et original (Big Boss a un eyepatch depuis au moins MG2 sorti en 1990).

Le gameplay est cool et plein de bonnes idées, avec des trucs marquants et tout, comme Kojima sait si bien le faire.
Cependant j’ai eu l’impression que la difficulté était vraiment assez basse pour du mode "normal", je me doute bien que ce cubex-truc devait connaître dès le départ les meilleures méthodes à utiliser pour chaque phase, via internet ou ses précédentes parties, mais quand même : des boss qu’on aura pas vu réagir une seule fois, des ennemis vraiment faciles à maîtriser…
(En fait ceux-ci marchent à deux à l’heure pour qu’on puisse les approcher en marchant doucement et les tuer au couteau, mais de sorte qu’on aille plus vite qu’eux et qu’on puisse les rattraper. Mais dans la réalité c’est justement ça le dilemme, si on essaie d’avancer sans se faire entendre, on avance plus lentement que le gars qui marche normalement, et il faut trouver les bons gestes pour arriver à ses fins. Un bon truc dans le genre, ça aurait été de se planquer au coin d’un mur en attendant que l’ennemi approche, et que là on ait une jauge de distance à gérer pour qu’en bondissant de sa cachette, la distance matche parfaitement, là ça se rapprocherait des vraies sensations ou plutôt des vraies préoccupations qu’on a dans ce genre de moment. - ça a peut-être déjà été fait dans d’autres jeux ceci dit -)

Bref, c’est un très bon jeu quand même, même s’il y a des moments un peu nimp.
La phase de poursuite à la fin est cool, comme ce que je voulais voir comme scène d’action quand j’étais gosse (bon après, la version de cubex où il fait tout au silencieux en ratant tous ses tirs, c’est sûr c’est tout de suite moins cool).
Et Ocelot je sais pas si c’est fait exprès mais c’est le parfait profil du petit con en puissance, on a tout le temps envie de le claquer.

[PS : en fait "cubex55" est l'ancien nom de la chaîne "World of Longplays" il me semble, c'était pas forcément le pseudo du mec qui jouait]

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